(F/LA) jenah bae - à trop s'aimer on oublie les limites

l'un et l'autre elle passait juste à côté, elle passait par là sans savoir dans quoi elle s'embarquait. elle était là avec sa gueule d'ange et sa gueule qui ne se ferme jamais. et toi tu savais pas non plus dans quoi tu te foutais. tu sais plus combien de gens t'as rencontré en les tatouant mais elle, cette simple fleurs sur son bras était comme un destin qui criait. tu te souviens un peu trop de sa peau crispée, de ses doigts qui tapotaient, de sa gueule d'enfant qui s'en foutait, et de ses mots. ses mots sans les mâcher, ses mots qu'elle t'envoyait. c'était pas prévu, c'était pas écrit; mais Oria comme toujours elle impose sa silhouette et t'as fait avec. un peu trop. t'es tombé sans même t'en rendre compte. t'es tombé devant ses photos, d'un amour qui n'a pas de limite ni même d'horizon. elle te parlait voyages, elle te parlait mode et surf sans t'ennuyer. et Oria depuis cinq ans tu l'as pas lâché. fin de ses études elle a terminé dans ton salon, à te suivre partout avec ses caméras, avec ses sourires et sa vulgarité. avec ses regards de dédain pour ces filles qui défilaient entre tes draps. Oria elle méprise ton esprit, elle méprise ton cœur absent et tes bêtises. Oria, elle te connaît, elle te regarde parfois comme si elle voyait autre chose que toi tu sais pas, et ça te tue. parce qu'Oria c'est la collègue qu'on respecte, la pote a qui on dit tout, le pote à qui on cache rien, la fille sur qui on fantasme, le fantasme qu'on aura jamais. c'est électrique, c'est ambiguë; et un jour où l'autre ça finira peut-être mal au fond de tes draps mais tu sais pas. alors votre alchimie fait rêver, alors votre alchimie fait parler, elle crache sur ses groupies et on crie à la jalousie, tu te ries de ces mecs qui pensent pouvoir l'attraper et elle n'y voit que du feu. et parfois tu la haïs, parce que si Oria elle était pas si atteignable tu déraillerais pas autant tu te dis. tu finiras pas parfois le soir, dans des draps qui le lendemain te feront honte. alors parfois Oria tu la détestes. pas elle, mais ce qu'elle te fait. mais souvent Oria tu la respectes, tu l'admires et tu sais que jamais tu pourras la toucher. c'est le genre de fille pour qui tu pourrais tomber, c'est le genre d'ami pour qui jamais tu iras tout gâcher. vous êtes comme ça, deux grandes gueules qui se cherchent trop, qui se tentent trop, mais entre qui il n'y aura jamais rien. peut-être qu'un jour, ou demain, un fin espoir d'autre chose avant de comprendre que c'est faux. que ce fantasme entre vous, il est là, mais il n'est beau que parce qu'il est faux. parce que Oria, sans le savoir, elle te connait, et toi sans le vouloir, tu le sais.  

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